Ils sont 18 étudiants en 1ere année de Master à l’école d’architecture de Grenoble et ont entrepris dans le cadre de leurs études, la rénovation de la cabane forestière de Chalimont, à Bois barbu. Après avoir élaboré un premier travail de conception, ils ont conduit un débat passionnant et passionné à la Verrière, avec une trentaine de personnes ayant en commun, un attachement profond au site et une parfaite connaissance de ses contraintes.
S’appuyer sur l‘expérience des locaux
Il s’agissait de confronter les premières réflexions des étudiants au vécu des Villardiens présents, tels Alice Simmoneau-Chabert de l’Auberge de Malaterre, des ouvriers forestiers, ou simplement des usagers de la cabane de Chalimont. Durant ces deux heures de débat, il a surtout été pointé du doigt l’aspect pratique d’une telle réalisation, autour de la gestion des déchets, de l’usage de l’eau, de la construction et de l’entretien des toilettes sèches, de l’aménagement intérieur et des ouvertures, de l’isolation, mais aussi des problèmes de vandalisme, de sécurité et de clef pour accéder à la cabane! Les habitants ont notamment mis en garde les jeunes étudiants sur la tentation de privilégier l’esthétique au dépend du fonctionnel.
Un refuge rustique pour les promeneurs
Construite en 1949 pour les bûcherons, la cabane a vu ses usages évoluer tout en restant dédiée à l’activité forestière. Elle est constituée d’un dortoir, d’une pièce libre d’accès et d’un espace de stockage pour l’ONF. Aujourd’hui, l’idée est d’en faire un refuge accueillant avec une partie centrale ouverte pour les promeneurs, un dortoir de 6 à 9 personnes avec coin feu et un espace dédié aux toilettes sèches, avec une cuve pour récupération des eaux de pluie. Le tout conçu avec des matériaux issus de la déconstruction. «Faire évoluer les usages nous bousculent», intervenait Jean-Paul Uzel, élu et ancien exploitant forestier. «Mais nous devons nous ouvrir aux évolutions et être à l’écoute des jeunes».
La réunion s’est achevée par des échanges intergénérationnels bienveillants, qui nourriront sans aucun doute la réflexion autour de cette rénovation, entièrement financée par des fonds Européen et s’appuyant sur trois enjeux : l’exploitation de la forêt, la biodiversité et l’accueil du public. Rendez-vous le 7 avril, à la Verrière pour une nouvelle concertation, avant la phase de chantier participatif et une livraison programmée cet été… si tout va bien !