« Mon patron, c’est la nature », aime à dire le Villardien Christophe Bonnard, également conseiller municipal. Celui qui a grandi à l’Essarton fait aujourd’hui pousser ses herbes aromatiques, ses légumes, ses fleurs, entretient ses ruches, son poulailler, cuit son pain comme un vrai paysan qu’il est devenu.
Après avoir exercé plusieurs métiers, il opère un virage à 180 degrés en 2019, pour devenir agriculteur et vivre de sa production. Être paysan, voilà ce qui l’anime par-dessus tout. Sur sa parcelle bien ensoleillée des Eymards, à 1100 mètres d’altitude, il cultive son savoir-faire à travers l’entreprise qu’il a créé « Le petit sauvage ».

Produire de bons aliments
Fidèle du marché villardien, chaque mercredi, vendredi matin et dimanche, ou le vendredi après-midi à la ferme des Nobles, il vend son miel toutes fleurs de montagne, son pain, ses confitures de petits fruits rouges, ses légumes, mais aussi estragon, sauge, sarriette, thym, lavande, menthe poivrée… avec l’ambition de faire grandir sa production. Celui qui n’est pas « fils de paysan » en a pourtant toute l’étoffe et l’énergie. « Être à l’écoute des besoins de la plante et produire de bons aliments, c’est ce qui me fait vibrer », dit-il.

A la recherche d’un terrain agricole
En agriculture raisonnée, Christophe Bonnard est à l’étroit sur le terrain qu’il loue et en quête de plus d’espace. « Le seul moyen de consolider ma production est d’acquérir un terrain agricole. C’est compliqué parce que la tendance est à l’élevage sur de grandes parcelles dédiées au lait et à la viande. C’est notre patrimoine, c’est vrai, mais il y a de la place pour autre chose », assure-t-il. Face à la pression foncière, il ne se décourage pas et s’est positionné sur l’achat d’un terrain. « Les jeunes porteurs de projets paysans doivent pouvoir être entendus. Lorsqu’ils ne disposent pas de terres familiales, ils sont contraints de quitter le territoire faute de moyens pour s’installer ».

Il y a une place pour les petits paysans
Christophe Bonnard aimerait proposer aux Villardiens une production locale de fruits et légumes plus conséquente. Avec son regard neuf, « Le petit sauvage » sait qu’il y a une demande des habitants. « On consomme de la tarte aux myrtilles sans s’interroger sur la provenance des fruits, on fait nos soupes l’hiver avec des légumes d’ailleurs », constate-t-il. Les petits paysans doivent retrouver une place dans notre modèle économique local. Je veux me battre pour l’accès à la terre et ouvrir une voie pour le maraîchage. »

 

©Anne-Laure Biston