C’est devant une assemblée d’une centaine d’habitants que le vice-président de la CCMV en charge de l’urbanisme, Arnaud Mathieu, maire de Villard-de-Lans, a présenté le projet de modification n°1 du PLUi-H en vigueur depuis janvier 2020. Il s’agissait de la dernière des trois réunions organisées sur le plateau par la CCMV à l’attention des habitants.
A ses côtés, Violette Maitreheux, responsable de l’aménagement à la CCMV, Colombe Buevoz, urbaniste à l’AURG (Agence d’urbanisme de la région grenobloise) et Philippe Baranger, directeur général à l’intercommunalité ont d’une même voix, rappelé l’importance des enjeux à la clef dans ce premier remaniement du PLUi-H.

« S’adapter à un contexte en perpétuelle évolution »
Ce document d’urbanisme qui encadre le droit des sols et la politique d’habitat des 6 communes du plateau se veut vivant et adapté aux réalités d’un contexte urbanistique en perpétuelle évolution. Car c’est bien cela dont il est question. « Il ne s’agit pas de bouleverser les grands équilibres de ce document acté par l’Etat, mais bien d’utiliser les outils qui s’offrent à nous pour faire face à un contexte post crise sanitaire », introduisait Arnaud Mathieu. « Notre territoire souffre de son attractivité en matière d’urbanisme. Les périodes de confinement ont exacerbé les aspirations des populations urbaines à profiter des grands espaces ».
Durant deux années, les élus ont donc identifié les besoins et les réponses à apporter à leur territoire. C’est ainsi qu’ils ont élaboré, en harmonie, un document validé en conseil communautaire en mars dernier qui, s’il est accepté par l’Etat à l’automne 2022, après enquête publique*, viendra modifier le PLUi-H en cours.

« Le logement social est une priorité »
Les modifications envisagées par les élus communautaires répondent d’une part à une volonté de préserver l’environnement et la qualité de vie en limitant la densification des constructions, d’autre part à favoriser une politique du logement abordable pour lutter contre la pression foncière et ancrer les jeunes actifs sur le plateau. « A l’aide de dispositifs récents, nous sommes parvenus à imposer aux constructeurs une quote-part de 20% en accession sociale (en-dessous du prix du marché) pour toute opération à partir de 5 logements ou de plus de 500 m2 », précisait le maire. Car l’objectif réglementaire inscrit dans le PLUi-H est bien de créer d’ici 2032, 1300 logements à l’échelle du plateau, avec des réalités à venir de plus en plus contraignantes (Loi Climat et résilience, préservation des espaces agricoles et naturels…). Face à des projets immobiliers qui peuvent dénaturer le paysage par leur densité, l’une des modifications proposées étend l’application d’outils tels le coefficient d’espaces verts et d’emprise au sol pour préserver la qualité paysagère, sans occulter l’activité économique et touristique du territoire. Et d’ajouter : « N’oublions pas que le tourisme des sports d’hiver représente 80% de notre économie ».

Vers une densification du centre-bourg
« Beaucoup de logements vont sortir de terre à l’échelle intercommunale », prévient Arnaud Mathieu, « et pour Villard-de-Lans, l’objectif annuel imposé se situe entre 34 et 40 logements. Les directives gouvernementales prônent la densification des centre-bourgs  car ils sont déjà équipés de toutes les infrastructures en termes de mobilité et de services. Ce qui limite l’impact carbone ». Il est donc nécessaire de construire, mais sans étalement urbain, ni mitage des espaces naturels et artificialisation des sols. Telle est la réalité qui s’impose aux élus, contraints de mener un combat pour défendre les valeurs paysagères de leur territoire entre des règles de plus en plus strictes et la liberté d’entreprendre des promoteurs et celle d’un propriétaire de vendre son terrain.

Refonte complète du secteur Grand hôtel de Paris
« Notre souhait est de voir le tènement immobilier du Grand hôtel de Paris conserver une vocation touristique, permettre les constructions au nord de la parcelle et préserver un espace vert sur le parc actuel », détaillait Arnaud Mathieu. « Sans ces modifications, le risque est fort de voir l’ensemble du tènement passer à une construction non encadrée. Le premier projet soumis aux élus prévoyait jusqu’à 250 logements sur cette parcelle ».
Pour préserver l’équilibre du centre-bourg, il a été décidé de déclasser cette zone à urbaniser. Le tènement jouxtant l’hôtel passe en zone UTH qui garantit la vocation touristique et hôtelière du site. Sur la partie nord, la modification propose d’étendre à toutes les opérations de construction le taux de 25 % en accession sociale. Enfin, il a été proposé de supprimer la zone « à urbaniser à vocation touristique » à la faveur d’une zone N (naturelle à vocation de loisirs), adaptée aux centres de vacances. On ne peut y construire, mais des aménagements liés à l’activité récréative de la structure sont autorisés.
Les échanges avec les propriétaires du Grand Hôtel de Paris sur l’orientation du site se poursuivent.

Par ailleurs, d’autres modifications proposent, commune par commune, des assouplissements pour favoriser la transition énergétique, de nouvelles règles concernent le stationnement (2 places par lot), les enseignes lumineuses, la hauteur des bâtiments agricoles, la protection du patrimoine bâti liée aux caractéristiques architecturales, etc.

 

POUR INFORMATION

1/L’enquête publique aura lieu du 20 juin au 21 juillet, avec 6 permanences (voir site internet mairie). La commissaire rendra son rapport un mois après la clôture de l’enquête. Suite aux remarques des habitants, des modifications pourront y être intégrées, avant d’être approuvé en conseil communautaire à l’automne 2022.

2/Le document porteur de toutes les modifications sera disponible dès le 20 juin en version papier dans les mairies et à la CCMV, et en version numérique sur www.registre-dematerialise.fr/3081.

3/Les observations pourront se faire sur les registres papier en mairie, par correspondance postale, courrier électronique, internet, via le site.