Si l’épaisseur du manteau neigeux attendu n’est pas une science exacte, le déneigement obéit quant à lui à une procédure très encadrée propre aux communes de montagne. A Villard-de-Lans, la configuration du bourg, le mobilier urbain, l’augmentation des flux automobiles et piétons donnent du fil à retordre aux 22 agents du service technique de la commune.
Scindés en deux équipes de 11 professionnels chaque jour sur le terrain, six d’entre eux sont chauffeurs d’engins, deux sont au salage mécanique et trois au salage et déneigement manuel. Ils exercent cette activité très physique, du 15 novembre au 5 avril, sur un rythme d’astreinte d’une semaine sur deux, à raison d’une amplitude horaire quotidienne réglementée à 10 heures.
Le volume d’heures de travail strictement encadré par la loi
« Pour faire une tournée complète de déneigement manuel, huit heures sont nécessaires, Pour les déneigeurs mécaniques il faut 4 heures pour effectuer une tournée ce qui fait environ 3 passages par jour maximum, explique Denis Arnaud, alors si de nouvelles chutes de neige interviennent après notre passage, c’est seulement le lendemain que nous réintervenons. » Si dans le passé il était possible d’enchaîner les heures de travail, ceci est désormais interdit par la loi. Un sujet délicat, comme l’expriment les employés communaux : « On perd la culture montagne. A peine tombée, il faudrait tout avoir déblayé ! Alors, oui, il y a de la neige dans nos rues, il faut l’accepter ».
« Le stationnement gênant, une vraie plaie »
Lors des très grosses chutes de décembre, il a fallu 5 jours pour nettoyer le centre-bourg. Une mission d’autant plus difficile qu’elle requiert de nombreux allers et venues en poids lourds pour évacuer la neige hors du bourg. « C’est du temps, de l’usure, on va de plus en plus loin pour pousser la neige hors des centres », constate Denis Arnaud, regrettant la disparition des zones de stockage de proximité. Dans les ruelles, les conducteurs d’engins doivent se frayer un chemin sécurisé car les manœuvres sont souvent gênées par des véhicules garés sur les trottoirs ou sur les zones réservées au déneigement.
« La neige jetée sur la voie publique est un danger »
« Nous rappelons aux habitants et aux commerçants qu’une fois le déneigement matinal effectué, la neige évacuée des terrasses ou des trottoirs doit être stockée en limite de route, pour être déblayée le lendemain par le service communal. Si elle est jetée sur la voie publique, elle gèle, représente un danger et nécessite de gros efforts de raclage. Cet hiver déjà, il a fallu consacrer de nombreuses heures à casser la glace, que la neige tassée avait générée ». A chaque chute de neige, un trottoir dans chaque rue est nettoyé et celui d’en face sert de stockage en attendant l’évacuation les nuits suivantes.
Un travail très physique
Les années à neige se succèdent et font ressortir les difficultés rencontrées par les agents communaux. En décembre, certains d’entre eux ont effectué plus de 50 heures par semaine pour évacuer le 1,80 m de neige tombé en peu de temps », souligne le responsable.
Chaque jour, dès 2 heures du matin, l’équipe fait un état des lieux avant de déclencher les tournées, avec un objectif, déblayer et sécuriser toutes les zones très fréquentées du bourg. Bâtiments communaux, écoles, cabinet médical, ruelles, place du marché… Les 22 agents du service déneigement sécurisent 7 jours sur 7 le quotidien des Villardiens, dans un contexte où les « lois » de la montagne sont parfois méconnues.