Le Syndicat agricole de Villard-de-Lans et le Groupement de défense sanitaire ont tenu leur assemblée générale ce mardi 1er février, en présence des agriculteurs adhérents, soit une dizaine sur la vingtaine que compte le village. Miel, lait (jument, vache, chèvre) bleu du Vercors, viande, confitures, escargots… la production locale est aussi variée que qualitative et reconnue. Elle résulte d’un travail constant mené par des agriculteurs passionnés, soucieux de préserver leur territoire.
Deux subventions communales
A l’ordre du jour, l’approbation des comptes bien sûr, mais également plusieurs points dont l’octroi d’une subvention communale au Groupement de défense sanitaire, d’un montant de 5700€ destinés à la prophylaxie (mesures prises pour prévenir les maladies dans les cheptels). La commune a également attribué une subvention de 1700€ pour venir en aide aux exploitants en cas de maladie notamment et de besoin de remplacement. « Le syndicat prend aussi en charge une partie de la cotisation des adhérents pour ce service de remplacement », explique la présidente Mélanie Baras, cela permet aux agriculteurs qui travaillent 7 jours sur 7 de prendre du temps pour leur famille, mais aussi de poursuivre l’activité en cas d’accident ou de maladie ».
Résister face à la pression foncière
Des points sensibles ont ensuite été abordés par les agriculteurs présents, dont l’inquiétude relative à la révision du PLUI-h voté il y a deux ans et le devenir de la surface agricole. Jean-Paul Uzel, adjoint à l’environnement, travaux, agriculture, forêt et énergie a rassuré ces derniers, insistant sur le fait qu’il n’y aurait pas de modifications notables sur les parcelles agricoles. « Le syndicat avait été vigilant lors de l’élaboration du PLUI, a complété Mélanie Baras, mais la pression foncière est une menace permanente pour les agriculteurs ; chacun doit garder à l’esprit que si nos paysages sont tant convoités, c’est parce que nous les entretenons ».
Une moyenne d’âge vieillissante
L’assemblée a ensuite soulevé la question du devenir des exploitations lors de départ en retraite. « La moyenne d’âge est vieillissante, deux-tiers des agriculteurs villardiens ont plus de 55 ans, poursuivait la présidente, mais la relève est là, avec de jeunes agriculteurs qui s’installent parfois aussi « hors cadre familial ». Avec des profils variés, ils apportent un regard plus moderne, jouant à fond la carte des circuits courts.
Autre sujet de débat, la cohabitation avec tous les usagers de la nature. Face à l’incompréhension ou parfois la méconnaissance du milieu agricole de certains randonneurs, le Syndicat des jeunes agriculteurs souhaite reconduire une initiative menée lors du printemps dernier. Il est question d’installer une centaine de panneaux pour inciter les usagers à respecter l’espace de travail agricole. Sur ton humoristique, une vache s’exprime : « Ne mettez pas les pieds dans mon plat !». « Les promeneurs sont réceptifs à ce type de messages, a pu constater Jean-Paul Uzel. L’initiative sera menée cette fois sur l’ensemble du territoire intercommunal ».
Attaques de loups : une année stable
Enfin, difficile de clôturer une AG sans évoquer la question du loup. Les éleveurs ont confirmé une année stable en termes d’attaques en moyenne montagne, avec néanmoins un rebond à l’automne dernier. « Le loup a visiblement trouvé moins de gibiers en altitude et s’est rabattu en plaine, sur des secteurs qui n’avaient jusque-là pas été impactés. La présence du prédateur reste très visible malgré tout sur notre territoire », a confirmé la présidente.
Enfin, elle a souligné l’importance de rester unis et de parler d’une seule voix face à des problématiques partagées par l’ensemble de la profession. « Nous sommes écoutés par la commune, nous savons que nous pouvons débattre des problèmes agricoles avec les élus et ça, c’est rassurant », concluait Mélanie Baras.
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